Histoire de l'Empire
L'empire byzantin trouve ses racines dans la Grèce classique, celle des grandes cité-états -- Athènes, Lacédémone, Thèbes, Delphes, auxquelles ont succédés les empires de Philippe II de Macédoine, puis de son fils : Alexandre le Grand. (C'est la période hellénistique.)
Plus tard, les Romains conquirent ces mêmes terres, qui s'étendent de la Serbie et de la Bulgarie au nord, jusqu'à la Crète au sud et l'Asie Mineure à l'est (
Asia Minor, càd la Turquie actuelle).
Au IVe siècle, l'empereur romain Constantin promulgua un édit de Tolérance au bénéfice des Chrétiens, après plusieurs siècles de persécutions et il fonda une nouvelle capitale :
Nova Roma Constantinopolis à l'emplacement de la petite cité de Byzance.
Son successeur, Julien l'Apostat, imposa un retour au paganisme durant lequel Dieu permit à de nombreux peuples barbares -- Huns, Goths, etc. -- de s'en prendre à l'empire.
En 395, l'empereur Théodose séparait définitivement l'empire en deux parties distinctes : occidentale, avec Rome pour capitale, et orientale sous l'égide de Constantinople. Au cours des décennies suivantes, l'empire d'occident déclina continuellement jusqu'à sa disparition définitive à la fin du Ve siècle. Dès lors, la culture et les coutumes antiques ne survivront plus que dans la partie orientale de langue grecque.
L'empire d'orient continua à prospérer, bien qu'il subit un certain nombre de menaces : les Perses, au VIIe siècle, tentèrent d'y imposer leur religion : le zoroastrisme et furent défaits par l'empereur Héraclius. Au VIIIe siècle, c'est la poussée des Arabes musulmans qui se fit sentir, après qu'ils eurent conquis l'empire perse. Depuis lors, les provinces byzantines d'Asie Mineure subissent leur pression constante. Toutefois, des contacts diplomatiques et commerciaux s'établirent aussi : on construit des Mosquées à Constantinople et de nombreux Musulmans se sont intégrés à la population de l'empire. Cette situation perdure jusqu'à aujourd'hui.
Les IXe et Xe siècles sont plutôt marqués par des opérations militaires à l'ouest de l'empire : les empereurs luttent contre les tribus slaves qui se sont installées en Grèce continentale et menèrent l'empire à son apogée militaire sous la dynastie macédonienne, avec la victoire en 1025 de l'empereur Basile sur les Bulgares, dont il démembra l'empire.
A Manzikert, en 1071, les forces de l'empereur Romanos affrontèrent la nouvelle puissance montante de la région : les Turcs Seldjoukides du Sultanat de Rûm. A cause de la trahison du général Andronikos Doukas (dont la famille avait été expulsée du trône impérial par Romanos), les forces de l'empereur furent défaites. Romanos fut capturé, mais bien reçu par le Sultan avec qui il conclut un traité de paix. Malheureusement, à sa libération, il fut récupéré par Andronikos Doukas et ses troupes ; l'empereur fut brutalement aveuglé et mourut d'une infection. Doukas révoqua le traité de paix et les Seldjoukides, outragés, lancèrent des offensives massives vers l'ouest. Les Byzantins perdirent le plateau de l'Anatolie, la région la plus fertile de l'empire, au profit des Turcs.
Après Manzikert, le
strategos (général)
Alexis Comnène s'empara du pouvoir, inaugurant la plus fameuse dynastie ayant régné sur l'empire byzantin. Sous son règne, de nouveaux troubles devaient apparaître : une invasion venue du royaume de Sicile et le passage de la première Croisade (1091-1108) qui firent des ravages dans l'empire. Alexis Comnène, brillant empereur, parvint à maintenir l'intégrité de l'empire, mais les relations entre Byzance (Grecs) et l'ouest (Latins) se détériorèrent nettement, pour ne plus jamais s'arranger réellement.
Les successeurs d'Alexis, Jean II et Manuel I Comnène, durent faire face à de nombreux conflits les opposant à Gènes, Pise, la Sicile et Venise, et finalement à la deuxième croisade (1143-49) qui, grâce au génie militaire de Manuel I se solda par un désastre complet pour les Latins.
Le fils aîné de Manuel, Andronikos, régna en véritable tyran, jusqu'à être déposé par une insurrection populaire. Il fut atrocement torturé jusqu'à son dernier souffle. Cet épisode mit fin à la dynastie Comnène. (qui demeure, toutefois une puissante famille qui compte dans la politique de l'empire).
Isaac II Ange fut porté au pouvoir par le peuple. A la suite de son investiture, des émeutes apparurent en Grèce continentale, autour de Thessalonique où des envahisseurs siciliens étaient toujours présents : ils furent chassé et massacré par les Grecs en furie. Toutefois, Isaac n'avait pas, comme ses prédécesseurs, mesuré le danger du passage des croisés dans l'empire. La troisième croisade, menée par Frédéric Barberousse, empereur de Germanie, dévasta les territoires byzantins. Terrifié, Isaac tenta de négocier avec les croisés, qui le trahirent à plusieurs reprises et s'emparèrent de plusieurs cités, menaçant même la capitale, Constantinople. Finalement, il fut déposé par son propre frère, Alexis III Ange, avec le soutien du peuple exaspéré.
La quatrième croisade (1202-1204) devait rejoindre l'Égypte et Jérusalem à bord d'une flotte construite par les Vénitiens. Mais les dirigeants des croisés furent incapables de payer à la Sérénissime la somme demandée. Beaucoup d'hommes moururent de faim et de maladie dans l'attente d'un déblocage de la situation. Venise proposa aux croisés de soumettre une de ses cités vassales rebelles, Zara, en échange de leur droit de passage. Entretemps, le prince Alexis (futur Alexis IV), fils d'Isaac Ange, avait échappé à la captivité et demanda l'aide des croisés contre son oncle usurpateur : Alexis III Ange. Il promit aux seigneurs occidentaux d'innombrables richesses en échange de leur aide et parvint à détourner la croisade sur Constantinople.
En 1203-1204, Constantinople fut donc assiégée par les armées latines. Ces dernières mirent la cité à sac (les deux camps employant du feu grégeois) et, trahissant Alexis IV et Isaac Ange, établirent leur propre empire dans la région : l'Empire Latin, avec à sa tête Baudouin IX, comte de Flandres, soutenu par les Vénitiens et les seigneurs francs.
Constantin Lascaris, élu empereur pendant le siège (après la fuite des Ange) défendit la cité héroïquement, mais dut fuir vers Nicée, ainsi que de nombreux dignitaires byzantins et une bonne partie de la population. Ils y établirent le nouvel Empire de Nicée, et développèrent la ville, ancienne résidence d'été des empereurs byzantins, jusqu'à en faire une grande puissance.
Les nouveaux empereurs latins ne parvinrent jamais en asseoir complètement leur autorité et, en 1220, l'ancien empire byzantin est fractionné en une série de plus petis états :
- L'
Empire de Nicée, le plus vaste et le plus puissant, dirigé par Théodore Lascaris, frère de Constantin, derniers empereurs byzantins. Théodore a juré de reprendre Constantinople aux Latins et a connu de nombreux succès militaires. Il a instauré un nouveau Patriarche de l'Église orthodoxe après que les Latins ont soumis l'Église de Constantinople au Pape de Rome.
- Le
Despotat d'Epire, plus grande principauté de Grèce. Son créateur est Michel Comnène-Doukas, cousin des empereurs Isaac II et Alexis III Ange. Il a mené une révolte des Grecs contre les empereurs latins. C'est le dernier territoire de Grèce toujours sous l'autorité d'un seigneur de culture grecque. (Les duchés d'Athènes et de Naxos, la principauté d'Achaie et le royaume de Candie (Crète) sont sous l'autorité de seigneurs francs, de même que le royaume de Thessalonique qui couvre la Macédoine.)
- L'
Empire de Trébizonde a été fondé en 1204 par Alexis et David Comnène, petits-enfants de l'empereur Andronikos. Alexis y règne toujours en 1220 avec le soutien de mercenaires géorgiens et seldjoukides et est en conflit fréquent avec son gendre, l'empereur de Nicée, Théodore Lascaris.
- L'
Empire Latin : Baudouin lança des campagnes en Anatolie dans le but de mettre fin à la résistance de Nicée. Il parvint presque à capturer la ville, mais sa tentative d'introduire le féodalisme en Thrace provoqua une insurrection soutenue par le Tsar de Bulgarie. Baudouin fut capturé par les Bulgares et on pense qu'il est mort en captivité. Toutefois, on murmure qu'il aurait été aperçu de retour en Flandres, et que la Maison Tremere en saurait plus sur son sort qu'elle ne veut bien l'avouer. Le Toque Rouge qui a lancé cette rumeur est depuis mort d'une chute de cheval, sans que les magistrats du Tribunal ne puissent éclaircir l'affaire...
Après la disparition de Baudouin, son frère Henri lui succéda. Il se maria d'abord avec Agnès, la fille de Boniface de Montferrat, ancien rival de Baudouin de Flandres pour le trône impérial, afin de se concéder l'assistance des seigneurs lombards qui aidèrent à la prise de Constantinople et possèdent plusieurs territoires dans la région. Ensuite, il chercha à faire la paix avec les Bulgares. Après la mort d'Agnès, Henri épousa Maria, fille du Tsar Karolyan et bru de l'actuel empereur des Bulgares : le Tasr Boril. Henri mourut quelques temps après, peut-être empoisonné par sa femme qui a fuit la Cour quelques temps après. Une autre version attribue son assassinat au Comte Oberto de Thessalonique, un Lombard. On ne connait pas le sort de Maria, quoiqu'au sein de l'Ordre, certains murmure qu'elle appartiendrait à un culte de sombres sorcières parallèles : les
Filles d'Erichto.
Les Croisés ont à nouveau élu un empereur : Pierre de Courtenay, qui fut capturé alors qu'il essayait de rejoindre son nouvel empire par Théodore Comnène-Doukas, le despote d'Epire. Il mourut en captivité.
Sa femme, Yolanda de Flandres (la sœur d'Henri) parvint à atteindre Constantinople et régna comme Régente et réussit à conclure la paix avec les Bulgares et l'empereur de Nicée.
A sa mort subite en 1219, les Croisés offrirent le trône à son fils aîné, Philippe, comte de Namur, qui déclina l'honneur. Son cadet, Robert de Courtenay a accepté de régner, mais il n'arrivera pas à Constantinople avant 1221. L'empire latin se trouve donc sans souverain, et avec Nicée qui a de nouveau ouvert les hostilités, le futur ne s'annonce pas rose...