Chapitre 13 : La Porte d'Antioche

Printemps 1222. Andros a été livré à Hedyosmos dont le Strategos s'estime satisfait ; les mages ont enfin réglé leur querelle avec cette vénérable alliance et peuvent, pour un temps, retrouver la quiétude de leurs laboratoires... Jusqu'à ce que des nouvelles pressantes en provenance du Grand Comnène leur arrivent...


Hiver 1223. Le Basileus Alexis réunit les mages autour de ses conseillers et du Commandeur Von Holstein, pour leur faire part d'une nouvelle inquiétante : une menace pèse sur la principauté d'Antioche, un des deux derniers états francs d'Outremer. Un seigneur local, relativement puissant, l'émir de Khoros, amasse une force de mercenaires incroyablement nombreuse au pied de ses remparts. Il réclame à Antioche un tribut exorbitant, sous peine de passer à l'attaque.

Les Chevaliers des Ordres Croisés, dont les Teutoniques, et les souverains de la région se demandent si cette manœuvre serait annonciatrice d'une offensive finale de la part du Sultan Nazir, le suzerain de Khoros, pour expulser définitivement les Chrétiens d'Orient. Mais, peut-être s'agit-il d'un leurre, d'un projet personnel de l'émir, ou encore d'autre chose... Quoiqu'il en soit, l'empereur de Trébizonde et les Teutoniques souhaitent que cette affaire soit tirée au clair, et ils comptent sur l'aide des mages.

Pendant le conseil, un assassin infiltré au service du Palais parvient presque à poignarder l'empereur... Heureusement, la tentative de meurtre est empêchée par la vivacité d'Actéon de Flambeau, toujours sur ses gardes, qui, d'un mouvement de sa baguette, expédie l'assassin ad patres. Littéralement. Alors que Venator tente de convoquer le fantôme du meurtrier pour l'interroger, il constate que l'âme de ce dernier est hors d'atteinte...

Le conseil décide de confier le commandement d'une expédition au Père Ernoud, un diplomate aguerri au service des Teutoniques. Il sera escorté par Discremen, déguisé en frère-sergent et quelques grogs, dont Rustaud, Quasimodo et Zoon. Dans l'ombre de la troupe rôde le mystérieux Sirkys, qui poursuit ses propres objectifs... Le rôle d'Ernoud est d'apporter au Prince Bohémond d'Antioche le soutien de Trébizonde et, dans la foulée, d'essayer de s'assurer de son allégeance quant aux projets d'unification des Comnène. Une fois ce point réglé, il doit se mettre en route pour Khoros et rendre compte de la situation exacte sur place et découvrir les projets réels de l'émir. Officiellement, Ernoud a la position d'intermédiaire et de diplomate pour le compte de Trébizonde et Antioche : il doit négocier avec Khoros cette histoire de tribut...


De son côté, le noble 'Alim Akir Al-Khaoulani se rend à la cour d'Iconium et y rencontre ses contacts, pour obtenir l'avis des Seldjoukides. Il va sans dire que ceux-ci verraient d'un très mauvais œil une incursion d'un émir étranger dans les terres d'Antioche, au plus près de leur frontière. Grâce à ses alliés, Akir reçoit un mandat officiel du Vizir pour débattre de la situation avec les dirigeants de Khoros. Il est accompagné par le fidèle grog Nikolaos, qui veille sur sa sécurité.


Après quelques jours de voyage sans perturbations, le Père Ernoud et son escorte arrivent à Antioche. Ils sont reçus à la Commanderie Teutonique de la cité -- qui accueille aussi d'autres visiteurs, plus étranges : un groupe de Compagnons Batinis, mieux connus sous le nom d'Haschischins, qui ramènent aux chevaliers un de leur Frère tenu en otage... Ernoud et Discremen vident les lieux pour laisser place aux nouveaux-venus et se rendent aux bureaux du Maréchal de la ville, pour obtenir une entrevue avec le Prince. Mais Zoon reste en retrait et, après l'échange entre chevaliers et assassins, parvient à espionner une drôle de conversation entre le chef batini et le commandeur teutonique... Il dérobe à ce dernier un parchemin, qu'il emporte pour le remettre à Discremen, son "mage de tutelle".

Pendant ce temps, Rustaud s'égaye sur la place du marché, à la recherche d'un rafraichissement bien mérité après un voyage harassant. Il remarque la présence d'autres "touristes" exotiques : un groupe d'Hommes Noirs, voyageurs en provenance de la lointaine Afrique. Une vision peu commune dans ces parages... Notre brave héros les observe un temps, entend l'un d'entre eux s'exprimer en Hébreu, jusqu'à ce qu'ils se séparent et partent dans des directions opposés, les uns vers la sortie de la ville, tandis que le dernier se promène parmi les échoppes du marché. Se désintéressant du spectacle, Rustaud s'installe enfin sous les toiles d'une proche auberge, profite du confort de sa chaise et sirote sa boisson.

Au même moment, de l'autre côté de la place, devant la porte du Maréchal, Discremen est alerté par des cris et une bousculade sur le marché. Le temps qu'il parvienne jusqu'au lieu des événements, curieux de ce qui se passe, la foule s'est en partie dispersée. Au milieu d'un petit groupe de badaud, un des Africains est allongé. Il est blessé à la poitrine, mais la plaie n'a pas l'air trop sérieuse. Le temps que Discremen apporte les premiers soins, pourtant, le pauvre homme expire en prononçant une parole en hébreu, une bile noire s'écoulant de ses narines. Sur le sol, le Criamon ramasse un poignard courbé, typique des Assassins...

Revenant à leurs affaires, Ernoud et Discremen reçoive du Maréchal la promesse d'être présentés au Prince le lendemain matin. La journée s'achève avec le rapport de Zoon, qui montre à Discremen les parchemins qu'il a récupéré. L'un d'eux est codé, mais le mage comprend tout de même qu'il s'agi d'un "secret" qui serait conservé dans la Cité... L'autre est un plan de la cité, sur lequel sont marqués quelques lieux-clés, dont la maison du rabbin Ben Esaüe, dans le quartier hébraïque.

Craignant une nouvelle attaque, Discremen charge les Grogs de veiller sur la demeure pendant la nuit.

Obéissant sans discuter aux ordres du mage leur maître, Zoon, Rustaud et Quasimodo se glissent dans les ruelles sombres et étroites du Quartier Juif pour entamer leur garde. Et les ennuis ne se font pas attendre. Au milieu de la nuit, des silhouettes encapuchonnées rôdent autour de la maison. Deux groupes d'assaillants, apparemment Italiens, approchent par le nord et par le sud. A l'arrière, ils tentent de forcer les volets, tandis que les autres se rassemblent devant la porte d'entrée... N'écoutant que son cœur pur (et son estomac plein, il a prévu du singe...) notre brave Rustaud se lance dans la mêlée, toute masse dehors, au cri de "Chiens d'Infidèles !" (on change pas ses bonnes habitudes). Il fait un carnage dans le groupe de malfaisants -- enfin, sur le crâne de l'un d'entre eux, mais les trois autres ripostent. Les choses tournent rapidement assez mal pour notre gros héros, qui est mortellement blessé...

Pendant ce temps, de l'autre côté de la bâtisse, Quasimodo -- qui a choisi une approche plus subtile -- parvient à neutraliser l'autre groupe. Zoon surgit de l'intérieur et, transformé en éléphant, se rue sur les derniers attaquants et les met en déroute. Un sacré tapage... Le rabbin est sauf, et Discremen se montrera surement satisfait de l'efficacité de ses servants... Les grogs s'empressent de quérir le mage, tandis que Rustaud est confié aux bons soins du religieux Juif. Une fois sur place, Discremen assiste le rabbin pour soigner Rustaud, qui est ramené à la vie in extremis et emmené à l'hôpital des Teutoniques. Tandis qu'ils opèrent, le mage interroge son hôte. Le vieux prêtre admet qu'il est effectivement le gardien d'un secret ancien et précieux, que les Italiens cherchent sans doute à lui dérober, mais refuse d'en révéler plus. Renonçant à se montrer trop pressant avec le pauvre homme, visiblement ébranlé, Discremen n'insiste pas et en reste là pour la nuit.



Le lendemain, Ernoud et son escorte sont enfin reçus devant le Prince Bohémond IV, Le Borgne. Ce dernier accueille avec bonheur les envoyés de Trébizonde et se déclare prêt à collaborer pleinement avec le Basileus. Toutefois, il laisse le soin aux ambassadeurs de régler les détails avec les diplomates de sa cour, lui-même étant manifestement fatigué des intrigues politiques...

Bohémond accepte de reconnaitre l'autorité de l'empereur et de renouveler son ancien serment d'allégeance aux Comnène, à condition qu'on lui offre des renforts de troupes et qu'on neutralise les Latins dans son domaine. Sa cité dépend de ces derniers pour son commerce et il faut lui offrir des solutions alternatives. Le reste de la journée est donc occupé par de longs palabres. Ernoud et Discremen sont rejoints par Akir, entretemps arrivé d'Iconium, et se rendent d'abord chez l'ambassadeur Seldjoukide, Kawus Farid. Celui-ci s'engage à convaincre ses maîtres de laisser s'ouvrir entre Trébizonde et Antioche une nouvelle route marchande, à condition que les commerçants de sa nation puissent eux-aussi faire des affaires dans les deux villes et que ses voyageurs puissent utiliser Antioche comme étape vers la Terre Sainte.

Ernoud et les mages discutent ensuite avec le Patriarche grec de la cité, Barnabé Agyre, qui tient les rênes de l'"opinion publique" locale. La venue de nombreux étrangers dans la ville pourrait causer quelques troubles, mais il assure les négociateurs qu'il maintiendra le calme, tant qu'on le débarrasse du Patriarche latin, Pierre d'Angoulême, un intransigeant qui profitera sans doute de la situation pour exacerber les tensions entre Chrétiens et autres religions. Évidemment, le prélat est soutenu par les autres Latins de la principauté : l'ambassadeur de Jérusalem, Henri de Lusignan, ainsi que les commandeurs des chapitres locaux du Temple et de l'Hôpital... Qu'importe, les mages promettent qu'ils s'en occuperont.

Le lendemain, après une dernière entrevue avec le Prince, celui-ci rendra sa décision.



Pendant que les mages sont occupés par ces harassantes tractations, Sirkys surveille le rabbin Ben Esaüe et remarque les allées et venues de ce dernier autour du caravansérail du marchand grec Karamekos. Avec la collaboration de Zoon, ils espionnent l'intérieur et découvrent que s'y est installé un groupe de Gênois, occupés à secrètement mettre à jour une ancienne dalle de granit située sous le complexe.

Averti de ces derniers développements, Discremen se rend à nouveau chez Ben Esaüe, réfugié chez des cousins sur le conseil de Sirkys, pour avoir une discussion. Le rabbin ne fait toujours pas confiance au mage et tout ce que ce dernier parvient à obtenir de lui est un ancien nom de code : Seferiya et l'aveu que ses ennuis ont commencé lors de l'arrivée en ville des Africains... Toutefois, le Criamon réussit quand même à le convaincre de se mettre en contact avec les Kabbalistes de Constantinople, qui pourront l'aider dans sa tâche, visiblement trop lourde à porter pour un homme seul. Ainsi, Ben Esaüe est placé sous la protection d'Elijah, son confrère de la capitale.

Percevant que les choses risquent assez vite de tourner au vinaigre, Discremen prévient Actéon et Ardale pour bénéficier d'une force de frappe supplémentaire. Les deux mages "nettoyeurs" rejoignent alors les autres à Antioche, et notre équipe est parée pour la suite... (au prochain épisode.)

Nos amis sont réveillés pendant la nuit par le tumulte qui résonne au dehors de la commanderie des Teutoniques : on sonne le tocsin ! Ils déboulent sur la grand'place de la cité et découvrent ce qui cause toute cette agitation : devant la porte du quartier génois, une gigantesque créature d'argile et de pierre s'en prend aux gardes et tente d'enfoncer le portail. Il s'agit d'un Golem, vraisemblablement éveillé pour venger la population hébraïque après l'assaut des Italiens, la nuit précédente. Les mages parviennent, grâce à leurs sortilèges d'Intellego, à déterminer que le simulacre est commandé par un Kabbaliste se trouvant en dehors de la ville. Craignant que cette nouvelle escarmouche ne mettent le feu aux poudres et ne fassent dégénérer la situation tendue entre les différents ethnies, ils résolvent de détruire le Golem. Néanmoins, les sorts d'Ardale et Actéon se révèlent inefficaces contre cette créature de nature divine et c'est Discremen, falchion au poing, qui doit s'interposer entre le monstre et la porte des Génois.

C'est finalement Sirkys qui repère le meilleur moyen d'en finir : son regard perçant remarque l'inscription luisante qui orne le front du Golem et, à force de bonds et d'esquives acrobatiques, il parvient à grimper sur les épaules du géant et à s'agripper à sa nuque, tandis que celui-ci cherche à l'en déloger et que Discremen s'emploie à le distraire à grands coups d'épée. Au terme d'une série de manœuvres périlleuses, Sirkys réussit finalement à briser l'inscription avec sa dague et le monstre s'effondre devant la porte et ses gardes ébahis.

Une fois le calme revenu et après qu'ils ont eu l'occasion de se reposer, les mages et leurs servants reprennent le cours de leur enquête et de leurs tractations dans la principauté. Ils découvrent que le Ras Yaccoub, ce prince éthiopien en pèlerinage à Antioche, est en réalité le responsable de l'assassinat de son propre médecin, ainsi que des attaques perpétrés contre Ben Esaü et sa famille. C'est lui qui a engagé les Italiens pour se charger du sale boulot, via Karamekos, le marchand grec sans scrupule. Le Ras convoite le trésor que semble dissimuler le fameux "secret" de la cité.

Sous l'impulsion de Sirkys, la troupe décide alors de faire d'une pierre deux coups : ils vont assassiner le patriarche latin, Angoulême, en faisant porter le chapeau aux "pèlerins", supprimant ainsi en un seul tour les deux factions qui gênent leurs projets dans la cité. Tandis qu'Ardale et Actéon se chargent de capturer les soldats du Ras qui leurs serviront de fausses preuves et de boucs émissaires, Sirkys prépare ses poisons et s'infiltre au sein du palais de Pierre d'Angoulême.

Pendant ce temps, Zoon continue de surveiller le caravansérail où les mercenaires génois sont toujours à l’œuvre : ils s'emploient à creuser en sous-sol pour rejoindre un réseau de galeries antiques qui courent sous la ville. Rejoint par Discremen, Zoon décide de descendre explorer ces catacombes. Après quelques minutes de marche, les deux compères s'aperçoivent qu'ils ont pénétré dans un regio divin. Ils y sont soumis à une série d'épreuves destinées à évaluer leur dévotion et leur pureté spirituelle. Après les avoir réussies, un chemin leur est révélé, qui les mène à une monumentale porte de bronze portant le symbole de la Seferiya : une tour de Babel inversée, l'antre du fameux secret que tant de personnes cherchent à exhumer. Échouant à ouvrir la porte gardant cet ultime sanctuaire, Zoon et Discremen décident de rejoindre leurs compagnons.

Sirkys et ses complices ont bien mené leur barque : l'assassin a réussi à usurper l'identité du Patriarche latin et à convaincre les chefs des ordres de chevalerie de laisser le Prince changer son allégeance et rejoindre l'empire de Trébizonde sans réagir. Pierre d'Angoulême a ensuite été retrouvé, par les mêmes, mort et les Éthiopiens expulsés.

Ensemble, la troupe repart pour le caravansérail pour entreprendre une nouvelle exploration des souterrains et tenter, une nouvelle fois, d'ouvrir la dernière porte. Arrivé sur place, ils découvrent le lieu fermé et déserté. Les bandits italiens ont disparu et on été remplacé par un groupe de Haschaschins, qui surveillent l'entrée des catacombes. Ces derniers déclarent vouloir seulement protéger "le secret" et ne montrent aucune hostilité envers les mages et leurs suivants. Nos amis décident donc de laisser l'endroit et les précieux trésors qu'il renferme surement sous la garde des sentinelles Bâtinis. Néanmoins, ils profitent quand-même de leurs talents magiques pour contourner ces derniers et se rendre à nouveau devant la porte de bronze, devant laquelle ils se tiennent, se demandant quels secrets elle cache... et comment la convaincre de les révéler...

(NB : comme cela fait si longtemps qu'on a joué cette partie, il est possible que j'ai commis des erreurs ou oublié des trucs. N'hésitez donc pas à corriger ou compléter ce qui manquerait...)

Excepté le fait que les accords commerciaux et amicaux, entre Antioche et Trébizonde, sont signés, tout me semble correct et bien résumé.

Les mages sont rejoints par le fameux Admetos Tetramnestus, que les affaires avaient tenu éloigné du groupe pendant de nombreuses saisons. Il est contacté par les Antigones, notamment Petros de Jerbiton, qui s'inquiètent des développements des dernières aventures de la troupe. Entre négociations impériales, assassinats politiques, culte étrange organisé aux Sept Lanternes, rapatriement de Kabbaliste et alliance avec Erebos, les mages de Tabula Michaelae commencent à avoir du mal à cerner leurs distingués sodales... En outre, les Antigones apportent à Admetos un coffre d'argent, fruit des accords commerciaux qu'il a orchestré entre les protégés du rabbin Elijah et les marchands de Smyrne. Voici qui permettra sans doute de financer aisément quelque projet du groupe...

Le Criamon se rend donc à Antioche pour renouer les liens et se renseigner sur les plans actuels de ses compagnons. Arrivé dans la cité de l'Oronte, il constate effectivement la débandade parmi les Latins, tandis que le duc de Naxos, agent des Vénitiens, emporte dans sa fuite un convoi entier de richesses byzantines, ainsi que quelques animaux exotiques et une étrange boîte cadenassée escortée par des frères du Temple. Admetos en avertit ses sodales et chacun tombe d'accord qu'on ne peut laisser la galère du duc emporter ce butin.

Mais une affaire encore plus urgente presse les mages : le secret d'Antioche. Le groupe parvient finalement, grâce aux rêves énigmatiques de Discremen, à franchir la porte de bronze et à accéder au sanctuaire de la Seferiya. Seul Sirkys se verra écarter de la découverte par une habile manipulation mentale du noble 'Alim Akir ; ce dernier considérant que l'assassin ne montrait pas la pureté nécessaire à l'accession à un lieu aussi sacré.

A l'intérieur, ils découvrent un laboratoire alchimique permettant à ses utilisateurs de réaliser le Grand Œuvre et son étape ultime : le Grand Élixir qui confère la vie éternelle ! Flanquant cette installation, se trouvent un singulier autel dédié aux trois religions du Livre, une statue monumentale de feu l'empereur Frédéric Barbe-Rousse et un mausolée dédié au mythique roi-sorcier Asshur.

Le sanctuaire abrite aussi de nombreuses chroniques de la Seferiya, narrant les périls auxquels sont exposés ceux qui tentent d'atteindre l'immortalité, en particulier : la tentation de revenir prendre part aux affaires du monde vulgaire et la corruption que cela engendre. Les mages apprennent qu'il existe un groupe de ces dévoyés, praticiens issus de toutes les époques et de toutes les traditions magiques, surnommé Collège des Cendres. Ces derniers ont manifestement été perverti par l'Infernal. Parmi eux, un traître à la Seferiya, Seffeidin, aurait été aidé par un mage hermétique, Thomae de Tytalus, à conclure un pacte avec le démon Akgah pour retourner chez les vivants. En échange, Seffeidin aura fourni à Thomae le moyen d'alimenter magiquement un prodige d'Architecture Hermétique : une forteresse volante, qui a par la suite pris part au sac de Constantinople. Pour réaliser cette "merveille", Seffeidin a conduit Thomae à une source de magie intense : le Gouffre d'Atlas. Au cours de ses tentatives pour faire revenir Seffeidin, Thomae a altéré et gâché le rite du Grand Elixir de l'empereur Barbe-Rousse, le condamnant à errer dans les Limbes... Un seul être a jamais réussi à en revenir : Asshur lui-même, dont le Collège des Cendres a essayé d'absorber l'Essence, causant sa fragmentation entre les quatre Royaumes de Pouvoir...

Quelque peu désorientés par cet afflux de révélations (on le serait à moins... :p) les mages décident de délaisser un temps la Seferiya pour se consacrer à la galère des pillards latins. Grâce aux agents de Sirkys infiltrés à bord, une opération guidée par Actéon de Flambeau reprend possession d'un lion d'or du Bucoléon, ainsi que de l'étrange coffret, qui contient rien de moins que la couronne impériale de Byzance. Les Antigones sont extatiques et un accord conclu avec eux permettra d'utiliser leurs réseaux à Venise pour traquer le reste de la cargaison jusqu'à destination puis, avec l'aide des mages grecs, à la récupérer.

En définitive, on peut dire que ce séjour sur l'Oronte aura été productif. Reste aux mages à se rendre désormais à Khoros pour élucider la menace qui pèse sur le nouveau vassal de Trébizonde, puis vers la Terre Sainte, pour honorer leur arrangement avec les Teutoniques et, peut-être, changer le destin du Second Royaume d'Acre et de Jérusalem. En chemin, il leur faudra choisir, entre les nombreuses factions qui se mêlent du sort de ce Tribunal et de cet empire, qui sera un allié et qui deviendra un ennemi mortel. Parmi les princes vulgaires, latins, grecs ou musulmans ; au milieu des mages hermétiques, Kabbalistes, Haschaschins et autres Sorcières, ils devraient avoir fort à faire...