1195 : Les Origines - Le Retour des Héros

LOUIS, DOGMA & AZENIS...

Louis de Valognes et Dogma Ventus séjournent chez l’archimage Mattheus de Constantinople, Gardien de la cité de Paris. Sur place, ils profitent des agréments du « Tour », l’ultime étape de l’initiation des apprentis de la Maison Jerbiton.
Mattheus les introduit à la culture et aux loisirs qui sont l’apanage des grandes villes. Ils rencontrent les artistes les plus remarquables et les meilleurs artisans de la capitale. Ils sont présentés aux membres éclairés de la noblesse et de l’Eglise, mécènes et protecteurs des érudits, qui constituent les alliés essentiels d’un mage Jerbiton. Et, comme le veut la coutume, ces événements sont l’occasion de réjouissances débridées, au cours desquels les jeunes Magi peuvent « se défouler » et faire l’expérience des plaisirs vulgaires qu’ils seront plus tard tenus de réfréner, afin de mener une existence digne de leur statut.
Une triste nouvelle vient cependant ternir ces festivités : le vicomte Enguerrand de Valognes, père de Louis, vient de décéder. Louis est donc tenu de rentrer dans son fief pour y assumer ses responsabilités avec son frère jumeau, cohéritier des titres et terres de son père.
Connaissant les projets d’établissement d’une nouvelle alliance de Louis, Matthieu lui conseille de s’associer à Dogma Ventus qui cherche lui aussi à s’installer à l’issue de son apprentissage.
Néanmoins, avant de quitter Paris pour Valognes, Louis et Dogma sont censés remporter leur gantelet. Habituellement, l’archimage Mattheus soumet les apprentis à une épreuve à un moment donné du Tour. Il ne peut déroger à cette règle mais ne tient pas à retenir Louis à Paris en de telles circonstances ; heureusement, il se trouve une tâche que ses deux jeunes sodales pourront remplir sans trop gêner leur retour en Normandie : Azénis, un vieil Archimage Tytalus, a récemment contacté Mattheus, sollicitant un service. Il essaye d’entrer en relation avec... Louis de Valognes justement !

Après des années d’errance en Orient, François d’Alsante et ses frères d’armes rentrent au pays. Les hauts faits d’armes de ces nobles héros, leurs nombreux combats contre les infidèles se sont répandus dans tout le royaume.
Le roi Philippe Auguste a décidé d’organiser de grandes festivités pour célébrer leur retour. Pressé par le pape de repartir en croisade – aventure qu’il ne peut se permettre d’entreprendre en ce moment, étant donné la pression exercée sur la couronne de France par l’ennemi anglais – il espère que ces réjouissances feront reculer ceux qui commencent à oser taxer le roi d’impiété. En vérité, la popularité de ces croisés français est une véritable aubaine pour le trône qui souhaite redorer son blason aux yeux de Église et des fidèles.
L’histoire des compagnons croisés et du Saint Suaire :
Il y a plusieurs années, le vicomte Enguerrand de Valognes accorde à dix de ses meilleurs chevaliers la permission de partir guerroyer en Terre Sainte avec Alsante.
Azénis apprend leur départ imminent et décide de l’exploiter à son avantage. En effet, Azénis a consacré sa vie à la recherche des secrets de l’immortalité et il a découvert, grâce à son vieux sodale Benvolius, que le Saint Linceul du Christ pouvait la conférer à celui qui le portait.
Trop vieux pour entreprendre le voyage en Terre Sainte, Azénis a envouté le chef de l’expédition, François d’Alsante, afin qu’il retrouve le Linceul Sacré pour son compte. Peu avant le départ de François d’Alsante pour la Terre Sainte, le magicien Azénis, trompant le chevalier sur ses véritables motivations, s’est lié d’amitié avec lui. Azénis a fourni au futur croisé une aide inestimable pour mener à bien son voyage, lui procurant d’innombrables renseignements, cartes, etc. François se sent très redevable envers son « ami ». Azénis en profite pour le soumettre au sortilège Conférer l’occulte Quête, alors que le chevalier lui fait toute confiance.
Entretemps, le filius de Séverine (une Quaesitor amie de Benvolius, qui surveille Azénis dont elle a toujours trouvé suspect l’intérêt pour les travaux de Benvolius), Stratus Enor de Guernicus, qui poursuit ses recherches sur le royaume divin, a entendu parler des hauts faits des dix chevaliers. Alors qu’ils s’intéresse à eux de plus près, il apprend que les compagnons soupçonnent – à juste titre – leur chef, François d’Alsante, d’être ensorcelé : pendant tout le voyage, il a eu un comportement étrange, allant même jusqu’à abandonner ses frères d’armes durant une dizaine de jours, sans vouloir justifier ses actes et, de temps à autre, il semble perdre totalement le contrôle de lui-même. En glanant de plus amples renseignement sur les symptômes de François, Stratus découvre que le sigil d’Azénis, la bête noire  de sa mater apparaît parmi les étranges manifestations qui accompagnent les actes arbitraires du chevalier.
Aujourd’hui, les chevaliers sont de retour en France. La rumeur de leurs exploits les a précédés et de grandes festivités (un Tournoi) ont été organisées en leur honneur : le roi Philippe Auguste va les recevoir au Louvre.
La grande Foi de François lui a permis, dans une certaine mesure, de résister à l’enchantement d’Azénis – résistance accentuée par le port du Saint Suaire. D’où le conflit qui l’habite et son attitude erratique. Il a finalement rempli sa mission, mais avec un délai supplémentaire, résistant à la volonté d’Azénis. Le mage craint que François n’ait complètement surmonté le sortilège et veut s’en assurer avant de se confronter au chevalier.
Azénis a donc décidé d’envoyer un groupe de jeunes Magi prendre contact avec François d’Alsante. Si ce dernier a surmonté le sortilège, nul doute qu’il attaquera les mages, mais, si ce n’est pas le cas, ces derniers pourront le conduire à Azénis et le vieux mage récupérera son trésor. Louis de Valognes, ami des Alsante, est bien sûr le sujet tout désigné de cette mission...
Azénis a donc contacté Matthieu pour qu’il transmette un message à Louis de Valognes. Bien entendu, il garde ses véritables motivations secrètes mais il fait au jeune mage une proposition que celui-ci pourra difficilement refuser : il est prêt à léguer toutes ses possessions à l’alliance de Louis en échange de deux services – étant donné qu’Azénis est le dernier survivant de son alliance, Lux ex Tenebris, son offre est plus qu’alléchante : virtuellement, le legs est constitué de l’alliance entière...
Les demandes d’Azénis sont les suivantes, il veut :
- Être accueilli à Valognes pour y vivre une retraite paisible. Lors de son décès, tous les biens de Lux ex Tenebris reviendront aux PJ (rien que ça). Une offre si généreuse ne peut que paraître suspecte. Azénis contre les réticences des PJ en arguant qu’il voit en ce legs un excellent moyen d’assurer la pérennité de son ancienne alliance, afin qu’elle ne meurt pas tout à fait, faute de membres...
- D’autre part, Azénis souhaite revoir un des ses vieux amis, récemment rentré de croisade : François d’Alsante. Il explique s’être lié avec le chevalier avant son départ et l’avoir beaucoup aidé dans son entreprise. Malheureusement, la famille et les compagnons du croisé voient cette amitié d’un très mauvais œil : très religieux, ils vouent une haine indéfectible aux magiciens et à tout qui peut être taxé d’hérésie. Azénis soutient qu’il est trop vieux et trop faible pour se lancer dans une fatigante querelle avec ces gens. Il a juste besoin que François lui fasse le récit de son voyage afin de lui permettre de réaliser un dernier travail d’importance, après quoi il pourra abandonner son vieux laboratoire et se placer sous la protection des PJ, avec toutes les ressources de Lux ex Tenebris.

KERNIAS et AKILEOS

Kernias de Tremere et Akiléos de Flambeau sont convoqués par Proctor de Guernicus, Quaesitor-Président du Tribunal de Normandie. A Confluensis, ils rencontrent Stratus Enor. Ce dernier est un jeune Guernicus qui vient juste d’être promu Quaesitor. Il voudrait mener une petite investigation, rien d’officiel, pour le compte de sa mater, Séverine de Guernicus : c’est l’occasion pour les deux jeunes mages de faire leurs preuves et de rejoindre, s’ils le souhaitent, les rangs des hoplites si la mission est un succès. Séverine s’intéresse à François d’Alsante et ses compagnons, les héros de retour de Terre Sainte (jet d’intrigue). Des rumeurs ont circulé sur le comportement parfois étrange de ce dernier pendant son voyage. Apparemment, ses compagnons soupçonnent qu’il ait été ensorcelé. Recueillant des informations sur ces étranges symptômes, Séverine a reconnu en eux le sigil d’un ancien collègue : le mage Azénis.
Séverine souhaite obtenir plus d’informations sur l’état de François d’Alsante et, si possible, qu’il lui soit amené. Elle ne veut pas lancer d’enquête officielle, car elle veut avant tout ce qu’Azénis a pu obtenir du chevalier. D’un côté, ça pourrait passer pour « espionner les affaires d’un autre mage », ce qui est interdit par le code, c’est pour ça qu’il faut d’abord recueillir des informations discrètement.

XAN

Il y a plus de trois siècles, le Sanglier et le Dragon étaient les fiers et puissants symboles des Gaulois et des Vikings, qui s’affrontèrent sur les terres de Normandie.
Aujourd’hui, les deux figures ont été éclipsées par le Lys et le Lion  mais des représentants anachroniques des deux vieux symboles subsistent encore et conspirent pour leur retour à la vie.
Autrefois, les hommes du Nord parcouraient librement le monde, s’établissant là où ils le désiraient, par la force si nécessaire. Certains êtres magiques et féeriques les accompagnaient dans leurs périples. Ils s’installaient alors sur les terres conquises par leurs alliés mortels, tirant plus de pouvoir des forêts ou des cours d’eau dont ils prenaient le contrôle. Tels étaient les Elfins, des êtres de vent et de glace qui voyageaient aux côtés des Vikings.
Lorsque les raids des hommes du Nord les menèrent en Gaule, les guerriers se heurtèrent aux druides de la région, qui portaient le nom de Diedne et à leurs alliés, les fées de la cour du Roi Sanglier. Les magiciens runiques, prêtres d’Odin, le dieu vénéré par les Vikings, luttèrent longtemps contre ces ennemis, avec l’aide des Elfins. Ils finirent par s’imposer sur les terres celtiques, créant en France ce qui devint, des siècles plus tard, le duché de Normandie.
Mais la puissance des Elfins s’effrita peu à peu et même avec la disparition des Diedne, ils ne purent empêcher les terres de Normandie de repasser sous contrôle chrétien. (Pendant des siècles, la Normandie était indépendante. Les descendants du premier duc, Rollo, sont même devenus rois d’Angleterre – Guillaume le Conquérant était, à la base, duc de Normandie. Mais, en 1195, le roi de France a presque entièrement reconquis ces terres.) On dit que, de cette défaite, les Elfins souffrirent une grave malédiction, qui mena leur peuple vers l’extinction.
De nos jours, ils ne restent que quelques Elfins qui survivent dans les régios glacés des Terres du Nord. Récemment le Parens  de Xan a rejoint les Enfants d’Odin, un  Mystère qui s’est voué à restaurer l’ancienne puissance viking dans les terres de Normandie. Il pense que de cette façon, il pourra ramener le peuple des Elfins à la vie.
Xan s’est donc vu confier la tâche de partir pour les terres de Normandie et de Bretagne afin de découvrir l’emplacement de l’antique forteresse du Roi Sanglier, car il a survécu, cela ne fait pas de doute et sa vigueur augmente chaque jour, depuis que la Bretagne et la Normandie sont redevenues françaises. Mais sa soumission pourrait être la première étape pour faire revivre l’ancienne puissance du Nord et, du même coup, ramener à la vie le peuple féerique des Elfins.
Alternativement, le roi Sanglier, qui a réussi à survivre tandis que les Elfins disparaissaient pourrait leur transmettre le secret qui lui a permis de maintenir son peuple en vie. A condition de le convaincre de le leur céder. Et, le sanglier étant connu pour sa nature fière et farouche, cela passera sans doute par une épreuve de force. Cela ne signifie pas forcément la guerre : les Fées sont d’une nature particulière et il existe plusieurs façons de gagner leur confiance. Le Parens de Xan a, quant à lui, choisi une voie plutôt martiale. Mais rien n’oblige son filius à faire exactement pareil.

ALDEBARAN

Le Templier a rejoint les compagnons de François d’Alsante au retour des croisades. Après que les rois aient fuit le théâtre des opérations, ils ont complètement laissé tomber les cohortes de pèlerins  et la piétaille qui, espérant que la croisade soit un succès, les ont suivis à Jérusalem. Sur le chemin du retour, leurs caravanes étaient attaquées par les infidèles. Plus préoccupés par des considérations politiques et financières, mais les saints ordres hospitaliers les ont laissé tomber pour s’en retourner vers leurs quartiers généraux : l’ordre du Temple pour poursuivre ses intrigues en France, les Teutoniques leurs campagnes en Pologne, etc. Livrés à eux-mêmes, les pèlerins étaient décimés.
Le Templier, déçu par son ordre, a donc rejoint les compagnons d’Alsante, parmi les rares chevaliers demeurés en Terre Sainte pour tenter d’aider les pèlerins.
Il a pu se rendre compte que le héros avait un comportement étrange, s’isolant parfois pour plusieurs jours ou, se mettant à murmurer tout seul, en selle, pendant les trajets. Ses compagnons soupçonnent une sorte d’envoûtement et se sont parfois arrêté chez « des hommes du savoir » pour tenter de le faire guérir : rien n’y fit. Apparemment, ses compagnons en savent un peu plus long mais, à cause du grand respect qu’ils vouent à leur chef, impossible de leur tirer les vers du nez. En tout cas, tous ont juré de veiller sur François jusqu’à ce qu’il soit rétabli.